Et ne t’éloigne pas ! tout va s’arranger, je t’en réponds !
Scène VII
À la bonne heure ! vous comprenez bien, vous, que je n’ai jamais eu l’intention d’offenser…
Ah ! l’intention est tout, monsieur Keller !… Que vous ayez parlé sans convenance, c’est possible. Vous manquez souvent de tact, j’ai remarqué cela.
Ah ! vous trouvez ?
Aussi je ne fais pas plus d’attention qu’il ne faut à ce que vous dites. Mais ce que vous pensiez de ma femme, en vous servant de paroles qu’elle à pu mal interpréter, voilà ce qui m’occupe, et ce que je vous invite à me dire.
Ce que je pensais ?… Ah ! parbleu ! voilà qui est plaisant, de vouloir me confesser ! Je me flatte d’avoir été un mari aussi respecté qu’un autre… et, quand on aurait dit à ma femme qu’elle était agréable, loin de me fâcher, ça m’aurait flatté dans mon amour-propre, du moment que j’étais sur de sa conduite ! Mais vos idées s’embrouillent aisément ; parlons d’autre chose.
Non pas ; mes idées sont très-nettes, et c’est vous qui me répondez vaguement… et même d’une manière évasive !… Tenez, Keller, regardez en vous-même, votre conscience ne vous reproche-t-elle rien ?