ma tête et sur mon cœur. Vous allez venir avec moi qui réponds de vous conduire à mon père et de vous réconcilier avec la société, avec moi qui vous aimerai comme un frère, et qui mourrai ici plutôt que de vous y laisser.
Comme un frère ? Oh ! grand merci, je ne veux point de cette amitié-là !… Allez-vous-en donc, fille que vous êtes, et n’allumez pas la rage dans mon sang ! Ne voyez-vous pas que ce que je fais là est au-dessus de mes forces ?… Tenez, vous avez trop tardé… je n’ai plus ma tête ! Il me semble que l’odeur du sang et de la poudre montent jusqu’ici.
Que faites-vous ?
Non, non ! vous ne partirez pas ! nous mourrons ensemble, ici, ou bien… vous me ferez un serment !
Oui, parlez !
Jurez de n’être jamais qu’à moi. À ce prix, je peux sacrifier le présent à l’avenir, je peux vous préférer à mon honneur. Je peux vous respecter et vous suivre ! autrement… malheur à moi ! malheur à vous !
Eh bien, Bernard, je vous fais ce serment !… Je vous engage ma parole de n’appartenir jamais à un autre que vous.
Sur quoi jurez-vous ?
Sur mon salut éternel.
Sur quoi encore ?
Sur l’honneur de ma mère.