Page:Sand - Theatre complet 3.djvu/65

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EDMÉE, lui tendant la main.

Vous êtes un noble cœur, Bernard, et je tiendrai mes promesses.

BERNARD, au chevalier.

Mon oncle, pardonnez-moi, ne me prenez pas pour un ingrat… je…

LE CHEVALIER.

Tu acceptes ?

BERNARD, vaincu par le regard d’Edmée.

Oui, mon oncle.

LE CHEVALIER.

À la bonne heure donc ! viens m’embrasser et rentrons. Le froid commence à se faire sentir… et mes douleurs aussi… Venez, monsieur Aubert ; je veux consulter M. de la Marche sur certaines formalités… (bas, montrant Bernard) relatives à la situation de ce garçon-là.

Il sort avec M. Aubert, qui lui donne le bras.
M. DE LA MARCHE.

Aurai-je l’honneur d’offrir mon bras à mademoiselle Edmée ?

BERNARD, menaçant.

Excusez, je vous avais devancé.

Il prend le bras d’Edmée sous le sien.
M. DE LA MARCHE.

Je ne crois pas !

BERNARD.

J’en ai menti, peut-être ?

EDMÉE, effrayée, quittant le bras de Bernard.

Je vous rejoins, messieurs ; j’ai quelques ordres à donner ici ; vous permettez ?

M. DE LA MARCHE, montrant la porte à Bernard, qui fait mine de rester, et le saluant avec un air de cérémonie railleuse.

En ce cas, monsieur Bernard…

BERNARD, sèchement.

Je n’en ferai rien.