Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/106

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mêmes idées sur le compte de M. de Trégenec, je ne m’en cache pas. Dites-moi, Françoise, recevez-vous quelquefois de ses nouvelles, à M. Henri ?…

FRANÇOISE.

Depuis trois mois qu’il est à Paris pour ses affaires, tenez, depuis le jour de votre bal, je n’ai pas échangé une ligne, un mot avec lui !…

CLÉONICE.

Ah ! il ne vous écrit pas ?…

FRANÇOISE.

Jamais !…

MADAME DUBUISSON.

Et M. la Hyonnais vous écrit, lui, depuis un mois qu’il est en Bretagne ; je sais ça.

LE DOCTEUR.

Ah ! vous vous informez à la poste… ?

MADAME DUBUISSON.

La buraliste est notre parente !… Dites-nous donc s’il va revenir bientôt, ce cher M. Jacques !

LE DOCTEUR.

Vous grillez d’impatience de le revoir ?

MADAME DUBUISSON.

Certainement !… C’est un jeune homme si comme il faut ! il s’est battu pour Françoise ! avec ça, il est très-bien né ; il a quelque fortune, il est reçu médecin, et tout ça conviendrait beaucoup mieux à votre fille que M. Henri, qui n’a plus rien et qui n’a pas été élevé à se priver et à se tourmenter.

FRANÇOISE, souriant.

Cléonice !… Quelle est votre opinion sur Henri ?

CLÉONICE.

Ah ! mon Dieu… je vous l’ai dit cent fois !… une très-bonne opinion, puisqu’il hésite tant à me demander en mariage… Nous l’avons revu à Paris quand nous y avons été dernièrement pour l’Exposition. Je suis sûre qu’il était moins fier… et moins ruiné…