Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/108

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MADAME DUBUISSON.

Est-ce que vous le savez, docteur ? (À Dubuisson, après avoir vainement attendu la réponse du docteur, qui se lève et prend son chapeau.) Il fait semblant de ne pas m’entendre. (Haut.) Françoise, vous saviez ça, que M. Henri avait payé ? (À Dubuisson.) Elle évite aussi de me répondre. Ah ! je comprends : c’est le docteur qui paye, c’est pour ça qu’on vous vend la Chanterie.

DUBUISSON.

Tu crois ?… Tâche donc de savoir ça !…

MADAME DUBUISSON.

Oui, oui, je vas tant les tourmenter, qu’ils me le diront !… (Haut.) Vous allez donc au jardin, mesdemoiselles ?…

Françoise cause au fond avec Cléonice, en prenant son chapeau de jardin.
CLÉONICE.

Oui, maman, je veux causer avec Françoise…

MADAME DUBUISSON, à son mari.

En ce cas, moi, je m’attache au docteur… (Haut.) Monsieur Laurent, donnez-moi le bras ; je veux vous demander une petite consultation sur ma santé, pendant que je vous tiens !…

LE DOCTEUR, se laissant prendre le bras.

Bah ! je la connais, votre maladie : c’est la curiosité !

Ils sortent par le fond. Dubuisson achève de ranger les papiers.




Scène II


DUBUISSON, puis HENRI.


DUBUISSON.

Ma femme n’en démordra point, et la petite en tient pour lui. Le vieux Trégenec est riche… Voyons, qu’est-ce que je vas faire pour remettre la main sur lui ?… Il a emprunté, il n’en a que plus besoin d’argent pour vivre en gentilhomme… Je saurai lui faire prêter… (Voyant Henri, qui hésite à entrer.) Tiens, c’est lui !… Diantre ! que vient-il faire ici ?… (Haut.) Comment ! monsieur le comte, vous voilà au pays, et je n’en savais rien ?