Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/162

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sont-ils généreux ? Mais à quoi songes-tu, camarade ? car tu prends mon emploi ; tu as l’esprit frondeur, la repartie vive, et c’est toi qui désormais porteras ceci ; c’est toi qui feras résonner ces grelots aux oreilles de ma maîtresse, à moins pourtant que tu ne préfères voyager seul.

JACQUES.

Va lui dire que je serai ici avant que le jour paraisse.

TOUCHARD.

Ah ! vous vous vous ravisez ? Tant mieux, vraiment ! vous me distrairez des ennuis de la route ! Honneur donc et salut à votre humeur facétieuse et drolatique ! (Lui donnant la marotte.) Acceptez ceci, seigneur fou, et que le ciel vous assiste !

Il sort par le fond à droite.




Scène XIII


JACQUES, seul.
Il tient la marotte et la regarde d’un air distrait.

Ah ! oui, certes ! voilà bien le sceptre qui me convient désormais ! (Jetant la marotte loin de lui.) Non ! dès que j’aurai conduit cette belle demoiselle à son oncle, j’irai chercher une solitude plus profonde ou des hommes plus ennemis de la société ! J’irais bien vivre parmi les loups, si je croyais… Mais ces coquins-là sent capables de ne pas valoir mieux que les hommes.