Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/286

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DES AUBIERS, remontant.

Oui, ça se voit ! mais je te conseille, ma foi, de te plaindre ! voilà une belle occupation que tu nous donnes depuis ce main ! Et ta mère ! c’est agréable pour elle d’avoir à se charger d’une fille qui ne vaut peut-être pas toute la peine qu’elle nous donne.

CYPRIEN.

Maman, vous l’avez vue.

MARGUERITE.

Oui, et je ne suis pas de l’avis de ton père. DES AUBIERS. Ah ! au fait, si vous en étiez, ce serait la fin du monde.

MARGUERITE.

Pardon, mon ami, vous penserez comme moi, en connaissant mieux Anna. Elle est digne d’estime.

DES AUBIERS, bas, à Marguerite.

Ce n’est peut-être pas cela qu’il faudrait lui dire, à lui !

CYPRIEN.

Vous voyez donc bien, chère mère, qu’en nous priant de la prendre ici…

MARGUERITE.

Ceci est une autre affaire. Elle n’y consentirait pas, elle est trop honnête pour cela.

DES AUBIERS, s’asseyant à droite.

Et Cyprien ferait beaucoup mieux de ne pas insister pour la voir. (À Cyprien.) Tantôt, tu ne demandais qu’à la faire sortir de Luny ; mais tu es si peu conséquent !…

MARGUERITE.

Mon Dieu, mon ami, c’est un peu votre faute ! Il a cru tantôt que, sans mon ambition, vous ne seriez pas opposé à ses rêves.

DES AUBIERS, à part.

Il avait besoin de répéter ça, lui ! (À Marguerite.) Je n’ai jamais dit…