Et que l’on doit attendre d’un homme mûr, toujours maître de son premier mouvement. N’en parlons plus ! Mais avouez, madame (baissant la voix) que les natures candides et spontanées… dont vous parliez tout à l’heure, n’ont pas toujours le meilleur rôle dans les affaires délicates.
Vous n’en savez rien, vous !
Je sais, du moins, qu’elles donnent toujours de l’avantage à qui sait profiter de leurs fautes.
C’est-à-dire à qui n’est pas vraiment généreux.
On ne peut pas être éternellement généreux… c’est un métier de dupe ; peut-on abjurer ses droits, quand on vous les dénie sans ménagement ?
Ses droits ?…
Monsieur de Luny !
Monsieur le comte !
Oh ! pas vous, ma mère ! (D’un ton sec en désaccord avec ses paroles.) Je voulais vous prier, monsieur, de ne pas regarder mon refus comme un acte d’ingratitude ; je sais tout ce que je vous dois.
Il n’y paraît guère, jusqu’à présent.
Pourquoi lui dites-vous ça ?
M. le comte a raison de me rappeler à mon devoir… il veut que je regrette ma conduite…