Comme je prends tout.
Et… naturellement elle t’a planté là ?
Elle est… morte.
Ah ! diable ! c’est autre chose. Et quand est-elle morte ?
Il y a trois ans.
Je vois qu’une seule passion a rempli toute ta vie. Mais, si tu l’as pleurée trois ans, c’est assez, c’est bien gentil.
Tais-toi, Gaétan, tais-toi ! c’est moi qui l’ai tuée.
Tu t’imagines ça ! est-ce qu’on tue les femmes ? Quand elles meurent, c’est qu’elles ne peuvent plus faire autrement.
Ne ris pas, je t’en prie ; ma douleur est sans remède, parce que ma faute est sans excuse. J’ai employé ma volonté, mon intelligence, toutes les forces de mon âme, non à combattre ma passion, mais à l’inspirer à un pauvre être qu’elle a brisé. Je le dirai tout ;… aujourd’hui, je ne peux pas. Ce souvenir m’étouffe… et… j’en meurs, Gaétan !
Toi ? tu l’aimes toujours ?
Je ne peux pas regretter une vie de lutte et de tourments ; mais je ne peux plus aimer, voilà ma punition.
Allons donc ! pour un seul roman ? Tiens, il n’est guère possible d’avoir aimé plus souvent que moi ? Eh bien, je ne me donne pas trois mois de campagne…
Oh ! toi ! tu es de ces natures vivaces qui refleurissent à