Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/350

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

CAROLINE.

Mais on peut répondre de soi !

LÉONIE.

C’est selon ! Où en étais-je ? Eh bien, la marquise ne te pardonnerait jamais de faire manquer le mariage de son fils… Laisse-moi dire ! Quant au duc, il est ruiné, il lui faut un mariage d’argent, et je crois que j’ai son affaire.

CAROLINE.

Vraiment, tu fais des mariages ?

LÉONIE.

Que veux-tu ! la marquise me persécute pour cela ; il est si difficile à placer, ce duc ! Ce ne serait pas trop de ton concours ; puis-je compter sur toi ?

CAROLINE.

Voyons, Léonie, à quoi songes-tu ! Je ne suis pas en position d’avoir du crédit ici, et on ne me demandera jamais conseil, sois tranquille.

LÉONIE.

Ta position peut devenir très-délicate !

CAROLINE.

Grâce à ton avertissement, elle ne m’effraye pas.

LÉONIE.

Et, en toute occasion, même délicate, j’aurai ta confiance, ton amitié ?

CAROLINE.

Je serais ingrate s’il en était autrement.

LÉONIE, l’embrassant.

Ah ! comme tu mérites bien d’être aimée comme je t’aime ! Allons chez la marquise. (Benoît ouvre la porte.) Nous voilà.

Elles entrent chez la marquise. — Pierre, qui parait au fond, suit des yeux Caroline.