Non, vous dis-je ; je n’ai pas besoin d’un Frontin dans ma maison.
Mais vous êtes à cent lieues de la vérité, ma mère ! Pierre me quitte parce que je le scandalise. C’est un protestant rigide, un vrai puritain, un sage, un antique ! Je ne suis même pas bien certain qu’il ne soit pas en bronze.
Enfin il a été le complice de vos folies ?
Oui, mais comme un bon chien est complice du larron, par instinct du devoir.
Quelle figure a-t-il ?
Je ne l’ai pas vu, je sais qu’il est là.
Eh bien, voyez-le, ma chère enfant, et, s’il vous inspire de la confiance, arrêtez-le, je m’en rapporte à vous. (Le duc s’approche de Caroline pour lui rendre la lettre. — La marquise au duc.) Vous, je vous emmène.
Vous ne voulez pas que mademoiselle de Saint-Geneix reste un seul instant avec moi ?
Quelle fatuité ! Je veux tout simplement vous réconcilier avec la baronne, qui nous apporte une bonne nouvelle.
Une vraie nouvelle, ou une nouvelle de son invention ?
Vous allez voir.
Mademoiselle de Saint-Geneix, je vous recommande Pierre ; c’est un trésor.