Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/443

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CAROLINE, baisant la main de la marquise avec émotion.

Madame !…

LE DUC.

Assez !… Mademoiselle Diane, vous qui venez ici pour faire des miracles, aidez-nous !… c’est-à-dire emmenez mademoiselle Caroline et gardez-la à vue pendant que nous dirons à notre mère quelque chose que vous saurez tout de suite après. (Bas.) Oh ! c’est une grande chose, et, si vous la voulez, elle se fera !

DIANE.

C’est quelque chose de sérieux que vous allez dire, vous ? Si c’était votre frère, à la bonne heure ! mais vous… vous êtes bien jeune !

LE DUC.

Oh ! Dieu ! vous me dites ça dans un moment où il faut que je sois raisonnable !

DIANE, allant à Urbain et lui tendant la main.

Monsieur Urbain, j’ai des yeux, et je suis pour vous, moi ! Allons, Caroline, venez !

CAROLINE.

Mais…

LE DUC.

Oh ! il n’y a pas à dire. C’est moi qui suis le maître à présent.

Il reconduit Caroline et Diane, et ferme la porte du fond.




Scène VII


LA MARQUISE, LE DUC, URBAIN.
LE DUC, mettant une chaise près du canapé.

Assieds-toi là. (Urbain s’assied. Le duc salue sa mère qui rit. Il lui offre le bras.) Ne riez pas, maman ! vous allez voir ! Il la fait asseoir sur le canapé, puis prend un coussin qu’il met par terre devant elle et s’agenouille.