Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/450

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LA MARQUISE.

Madame d’Arglade, vous allez trop loin.

LÉONIE.

Aussi, je m’en vas.

LA MARQUISE.

Irritée ; pourquoi ? Je n’en sais rien, mais le duc me le dira.

LÉONIE.

Il vous dit tout ?

LA MARQUISE.

Tout ce qu’on peut dire à sa mère.

LÉONIE.

C’est d’un bon fils.

LA MARQUISE, s’asseyant sur le canapé.

Mais oui. Voyons, baronne, avouez que vous êtes jalouse de quelqu’un ici.

LÉONIE, riant et s’asseyant sur une chaise près du canapé.

Jalouse, moi ? Et de qui donc, mon Dieu ? De mademoiselle de Saintrailles ou de Caroline ?

LA MARQUISE.

Qu’est-ce que cette pauvre Caroline vient faire là, je vous le demande ?

LÉONIE.

Je croyais que le duc vous disait tout !

LA MARQUISE.

Eh bien ?

LÉONIE.

Eh bien, vous n’ignorez pas que le duc aime Caroline ?

LA MARQUISE, après un moment d’hésitation.

Je sais que le duc a été fort épris de mademoiselle de Saint-Geneix ; il me le disait tout à l’heure.

LÉONIE.

Ah !

LA MARQUISE.

Oui ; il a même ajouté qu’il avait eu l’intention sérieuse de l’épouser.