Page:Sand - Theatre complet 4.djvu/58

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que je peux en extraire ! (Haut.) Elle est en deux points très nets.

HENRI.

Le premier ?

LE DOCTEUR.

« J’ai beaucoup d’estime pour vous, monsieur le docteur, et pour mademoiselle votre fille. M. Henri est libre de son choix. »

HENRI.

Oui, c’est comme avec moi ! style laconien. Et le second point ?

LE DOCTEUR.

Je te le dirai tout à l’heure. Il faut que d’abord tu me mettes au courant de tes affaires.

HENRI.

Je croyais que, pour vous, l’important… ?

LE DOCTEUR.

L’important pour moi, c’est ta conduite passée et future. As-tu entamé ton héritage maternel ?

HENRI.

Oui, un peu.

LE DOCTEUR.

Un peu, ou beaucoup ?

HENRI.

Beaucoup.

LE DOCTEUR.

Et comment vis-tu maintenant ?

HENRI.

Je vis comme toujours ; j’ai fait comme tous les fils de famille, j’ai hypothéqué ma propriété. J’ai droit à une très-grande fortune dans l’avenir : je suis fils unique. Mes créanciers, me connaissant pour un galant homme, m’ont traité royalement. Capital et intérêts, je rendrai le tout ensemble, et, jusque-là, je vis sans privations ni soucis.

LE DOCTEUR.

Voilà le vrai moyen de se ruiner.