avec un bon petit cheval, quinze ou vingt lieues par jour… ou par nuit, hiver comme été…
Vous voyez bien que ça ne tue pas, puisque me voilà.
Et, au bout de vingt ans, on commence à gagner de quoi ne pas mourir de faim.
Et même de quoi pouvoir sauver un ami dans l’occasion.
À la condition qu’il reniera son rang et fera comme vous.
Renier son rang parce qu’il travaillera ? En vérité, madame Dubuisson, vous avez des idées que les nobles n’ont plus ! et c’est vous, enrichie par le travail…
Moi ?… Apprenez, monsieur le docteur, que je n’ai jamais travaillé !
Je croyais savoir le contraire, et je pensais que c’était là votre droit à la richesse, à vous qui n’avez pas d’aïeux.
Pour ça, le docteur a raison. Tu as aujourd’hui des mains blanches, ma mie Louison !… mais autrefois !…
En voilà assez là-dessus ! Inutile de se chamailler ! Puisque M. Henri n’est pas plus décidé que ça, il ne nous reste qu’à attendre son bon plaisir, à moins qu’un meilleur parti ne se présente pour notre fille ; ce qui n’est pas impossible, peut-être.
Allons, allons ! te voilà tout en feu !
Nous sommes joués et insultés !…