Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/108

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CARION.

Isis ? Je ne connais pas bien celle-là ; mais mon dieu, à moi, n’était pas une cruche vide. Une source intarissable de vin délicieux bouillonnait dans son large ventre, et s’épanchait par sa gueule, qui riait comme une bouche de Silène, et dans ce vin nageaient des perles, des boudins, des rubis, des grillades et de l’or liquide qui coulait comme un fleuve, sans jamais s’épuiser ni se ralentir.

CHRÉMYLE.

Carion, tu as fait là un beau rêve ! Allons un peu sur le chemin qui mène à la mer. Celui qu’Apollon m’annonce arrivera peut-être par là, et qui sait si ce n’est pas le dieu Trésor en personne ? (il sort.)

CARION.

Mon maître devient chaque jour plus crédule. J’arriverais peut-être, si je le voulais, à lui persuader que je suis un dieu moi-même ! (Il sort.)