Allons, tais-toi !
Je ne dis rien de mal.
Tais-toi, je te dis ! Quand je parle, je ne veux pas qu’on me réponde. Quelle heure qu’il est ?
Cinq heures.
Comme le temps est noir ! On dirait que le soleil est couché. (Il reprend sa lunette.) Sais-tu que je ne la vois pas du tout, la barque ?
Laissez-moi regarder.
Bah ! les femmes, ça ne voit rien dans les lunettes de marin. Faut savoir regarder là dedans.
Eh bien, avec mes yeux, je vois encore mieux qu’avec vos lunettes ; je vois les barques qui sont en mer, et je vous dis que la nôtre ne s’y trouve point.
Alors où est donc Nicolas ? La mer a été mauvaise aujourd’hui. Il y a eu une damnée saute de vent !
Il est peut-être là tout près, derrière les récifs.
Pourquoi qu’il va par là ? C’est dangereux. Ah ! ces jeunes apprentis, ça ne doute de rien !
Bah ! il ne peut pas se noyer par là… Il n’y a pas d’eau.
Eh bien, et la barque ? C’est ça qui m’inquiète, moi, ma barque ! Voyons, faut allumer un cierge à la bonne Dame !