Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/217

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ont voulu venir vous enlever. Elles sont là, dans ma voiture. Regardez ! (Il le mène à la fenêtre.)

DURAND.

Comment ! c’est là votre nièce ? Eh bien, ce n’est pas elle que j’ai vue ! Je ne la connaissais pas du tout.

LOUISE, près de la fenêtre.

Ah ! monsieur, elle est belle comme un ange, cette dame !

DURAND.

Oui, certes ! une beauté sérieuse et douce !

LOUISE.

Vous voyez bien que vous avez des yeux !

LE VOISIN.

Rendez grâce à votre étoile, mon cher. Elle est entichée de science ; car, sans vous avoir vu, et rien que sur le bien qu’on lui a dit de vous, elle s’est fourrée dans les livres depuis huit jours, et sa mère craint qu’elle n’en devienne folle.

DURAND, ému.

Ah ! vous croyez qu’elle s’intéressera… ? (À Coqueret.) Attache donc ce cordon de soulier… (Au voisin.) Et elle a la bonté de… ?

LOUISE.

Attendez, monsieur, votre cravate va très-mal ! Et puis il ne faut pas avoir l’air d’un ébouriffé ! (Elle lui arrange les cheveux.)

DURAND.

Ne la faisons pas attendre ! Partons, partons, voisin !

COQUERET.

Et notre mariage, monsieur ?

DURAND.

En même temps que le mien, mon garçon ! Bientôt !

LE VOISIN.

Ah ! vous les mariez ? Vous faites bien ! (Ils sortent.)