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Scène IV

MAX, entrant ; NANNI.
MAX, vêtu de noir, très-râpé, les cheveux hérissés, singulièrement pâle, l’œil vif, le ton bref.

Ah çà ! tout le monde est donc mort, ici ?

NANNI.

Comment ! c’est vous, monsieur Max ? Ah ! comme vous m’avez effrayée !

MAX, s’essuyant et se séchant devant le poêle.

Il n’y paraissait guère, mademoiselle Nanni ! car vous n’êtes pas venue au secours de la cloche et de la porte que j’ai mises, je crois, en déconfiture !

NANNI.

Mais oui ! vous avez fait du dommage ici ! Qu’est-ce que M.  Tyss va dire ?

MAX.

Mon digne et paisible ami, maître Pérégrinus Tyss, ne dira rien, parce qu’il est assez riche pour payer le dégât, et il se contentera de penser que sa maison est mal gardée, puisque ses amis sont forcés d’enfoncer les portes ou de se morfondre sous les torrents glacés que vomissent les gargouilles !

NANNI.

Ah çà ! Fritz est donc sorti ?

MAX.

Fritz ! qu’est-ce que c’est que ça ? le nouveau domestique ?

NANNI.

Oui, celui qui est entré hier.

MAX.

Il commence bien, celui-là ! Et pourquoi a-t-on renvoyé Ignace ?

NANNI.

Je ne sais pas, monsieur.