Page:Sand - Theatre de Nohant.djvu/243

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PÊRÉGRINUS, riant.

Je t’en défie !

MAX.

Tu m’en défies ? (Il ouvre la fenêtre.) Ah ! ce n’est pas ma faute s’il n’y a pas une seule étoile à découvert.

PÉRÉGRINUS.

Tu vois que les horlogers peuvent servir à quelque chose ?

MAX, fermant la fenêtre.

Ce n’est toujours point ici le cas. Tu n’as pas seulement une montre !

PÉRÉGRINUS.

Tu m’en perds ou tu m’en casses une par semaine ! Tu sais bien que je t’ai donné la dernière l’autre jour.

MAX.

Ah ! tiens, c’est vrai ! je l’ai là. Eh bien, je t’en remercie, mais elle est détestable, elle ne va pas.

PÉRÉGRINUS.

Voyons !

(Il remonte la montre de Max.)

Ce n’est pas étonnant, tu as oublié…

MAX.

Mais ta pendule, cette précieuse antiquaille, qui est arrêtée depuis l’année dernière ?

PÉRÉGRINUS, lui rendant sa montre et lui montrant le bureau.

La pendule de… ? Le mouvement est là. Je suis en train de réparer, et justement, ce soir, je comptais la mettre dans son étui…

MAX, regardant la pendule en imitation de Boule qui est sur un socle accroché à la muraille, au-dessus de la porte du fond.

Oui, dans son monument ! Mais à quoi bon une machine pour compter les heures de ton néant ?

PÉRÉGRINUS.

Ah çà ! qu’est-ce que tu as donc à me rabrouer de la sorte aujourd’hui ? Je ne t’ai jamais vu si terrible !