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ACTE PREMIER

Dans les montagnes du Dauphiné, entre Grenoble et Lyon. — Arbres et rochers sur une hauteur.


Scène PREMIÈRE

ERGASTE, FABIO.
ERGASTE.

Cet endroit-ci semble disposé à souhait pour la halte, le repas et la sieste : ces paysans nous avaient fort bien dit que nous trouverions une fontaine ombragée au faite de la montée. Vive la France ! c’est un bon pays, et les gens n’y sont, ma foi, point sots ! (À Fabio, qui regarde au fond du théâtre.) Ça, viennent-ils, nos amis ?

FABIO.

Le chariot monte la côte, Marielle et la Sylvia le suivent, et Florimond va de son pied, le fusil sur l’épaule, battant les buissons et ses chiens.

ERGASTE.

C’est tout plaisir que de voyager par ce beau temps. Ces montagnes du Dauphiné ne balancent point la beauté de nos grandes Alpes ; mais, en récompense, on s’y fatigue moins. Tu me sembles las, cependant. Qu’as-tu, Fabio ? sais-tu que je te vois altéré, depuis quelque temps ?

FABIO.

Marielle assure que je grandis ; il se le persuade, voulant toujours faire de moi un enfant.

ERGASTE.

À vingt ans, on peut bien grandir encore !