Je le crois ! aussi ne veux-je point te faire de mal. Tiens, connais-tu cela ? (Il lui montre une pièce de monnaie.)
Je n’y connais pas grand’chose, monsieur ; je ne sais point calculer l’argent.
C’est une pièce blanche, pas moins ?
Oh ! pas bien blanche ! mais je vous dis que je n’y entends rien.
Tu ne gagnes donc point ta vie à garder les oies ?
Si fait, je gagne mon pain ; on me donne les sabots pardessus le marché.
Eh bien, veux-tu gagner cette pièce d’argent ?
Nenni, monsieur, si c’est à faire quelque chose de mal.
Fi ! qu’il est méfiant ! Il s’agit de nous aider, mes camarades et moi, à déjeuner sous cet ombrage. Tiens ! les vois-tu qui viennent par ici ?
Oh ! le beau monde ! le joli monde ! tous messieurs ou madames en braves habits de ville ! on n’en voit point souvent par ici, du monde comme ça !
En as-tu peur ?
Oui, bien un peu ; car, s’ils me réclament à déjeuner, moi je n’ai rien à leur donner d’abord !
Nous portons tout ce qu’il nous faut dans notre chariot,