Page:Sand - Tour de Percemont.djvu/127

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flexion faite, c’est invraisemblable ; tu disais qu’ils ne se connaissaient pas ! Juges-tu maintenant ta protégée assez folle et assez imprudente pour avoir mis Henri dans sa confidence ?

— Je ne sais plus rien, mon oncle, je ne la comprends plus !

— Elle est coquette et légère, cela se voit ; pourtant…

— Ils se sont parlé avec beaucoup de vivacité pendant la bourrée, et hier Marie a écrit une lettre qu’elle a remise en grand secret au facteur.

— Tu supposes… quoi ?

— Marie est très-préoccupée de vous voir et de vous consulter. J’ai dû lui dire votre refus. Elle m’a alors questionnée plus qu’elle ne l’avait jamais fait sur Henri, sur son caractère, sur l’influence qu’il doit avoir sur vous. Je ne serais pas étonnée maintenant s’il était chargé par elle de vous demander une entrevue.

— Si elle lui avait écrit hier, il m’eût parlé d’elle aujourd’hui. Je crois que tu te trompes ; quoi qu’il en soit, nous verrons bien ! Si elle l’a pris pour intermédiaire, il me parlera d’elle ce soir ; à présent que veux-tu faire ?

— Rentrer chez moi tout doucement, au petit pas. Je veux donner le temps à Marie, qui, je suppose, s’en va à pied, de retourner à Vignolette, de quitter son déguisement et de se cou-