Page:Sand - Tour de Percemont.djvu/142

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— Ni l’un ni l’autre, mon oncle ; je vous dirai la vérité. Mademoiselle de Nives a toujours droit au respect.

— Ça ne me regarde pas.

— C’est-à-dire que vous doutez ! Eh bien ! me croirez-vous quand je vous dirai que je me suis comporté, non comme Polichinelle, auquel vous me faites l’honneur de me comparer souvent, mais comme Pierrot, qui tire les marrons du feu pour…

— Pour qui ?

— Pour Arlequin.

— Qui est Arlequin ?

— Vous ne devinez pas ?

— Non, à moins que tu ne sois jaloux d’Henri parce qu’il a fait danser la jolie paysanne de ce soir ?

— Oui, j’en suis très-jaloux, parce qu’il y a autre chose.

— Alors raconte, j’écoute encore.

— Je reprends. « J’arrive à Clermont incognito. Je descends ou plutôt je m’insinue ; je me glisse de nuit chez la Charliette ; je lui exprime ma joie, ma reconnaissance.

» — Écoutez, me dit-elle, les belles paroles ne sont que des paroles. Me voilà engagée dans une affaire grave, et si mon mari ne me tue pas quand il saura à quel rôle je me suis prêtée, il me battra tout au moins. Vous allez enlever une