Page:Sand - Tour de Percemont.djvu/352

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Pierre, avec un effort de mémoire, reconnut cette pièce et ce mobilier que, du temps du père Chevreuse, il avait vus sales, écornés, sentant la gêne ou l’apathie. Marianne avait eu le bon goût d’apprécier ces vestiges de l’autre siècle et de les faire restaurer. Le pavé était recouvert d’un tapis à teintes douces. Aucun objet sur les boiseries, mais partout des fleurs splendides s’élevant en buissons, presque en arbres, sur les encoignures et sur la console qui faisait face à la cheminée.

— Voilà qui est exquis ! s’écria Philippe. Je savais bien qu’elle était artiste !

— Comment le saviez-vous ? lui dit Pierre, qui au fond était plus surpris que lui.

— Mon cher, ça se voit dans la femme, au premier aspect, sans pouvoir se définir. Marianne a le type duchesse !

— Qu’est-ce que le type duchesse ? Je ne suis pas comme vous, je n’ai pas beaucoup vu le monde.

— Est-ce pour ça que vous êtes aujourd’hui d’une humeur massacrante ? dit Philippe en riant.