Page:Sand - Tour de Percemont.djvu/52

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du dehors, elle a été transférée par mes soins chez les dames de Clermont, dont le monastère est plus sérieusement cloîtré. Savez-vous ce qu’elle y a fait ? Elle a disparu dernièrement en m’envoyant une lettre où elle me déclare qu’elle ne peut rester dans ce couvent et qu’elle part pour Paris, où elle entrera de son propre gré au Sacré-Cœur pour y rester jusqu’au jour de sa majorité.

— Eh bien ! il fallait la laisser faire !

— Oui, je ne demandais pas mieux, mais je devais m’assurer que ce prétendu changement de communauté ne cachait pas un enlèvement ou pis encore. J’ai d’abord supplié les dames de Clermont de dire que Marie ne s’était enfuie que pour revenir chez moi, et tout aussitôt je me suis rendue à Paris. Marie n’était pas au Sacré-Cœur, elle n’était dans aucun autre couvent de la ville ni des environs. Elle est évidemment en fuite et avec un homme, car on a vu, sur le sable du jardin par où elle s’est sauvée, des traces de bottines très-grandes.

— Ceci n’est pas de la folie comme on l’entend en médecine légale. C’est simplement de l’inconduite.

— Cette inconduite impose à la tutrice le devoir de rechercher la coupable et de la réintégrer dans une maison religieuse des plus sévères.