Page:Sand - Tour de Percemont.djvu/82

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— Asseyons-nous là, lui dis-je, j’ai à te parler, et, pour m’asseoir, je relevai une ombrelle de soie blanche doublée de rose, qui était étendue sur le banc. Est-ce à toi, ce joli joujou ? dis-je à Miette. Je ne te savais pas si merveilleuse.

— Non, mon oncle, répondit-elle avec la franche décision qui était le fond de son âme et de son caractère. Ce joujou n’est pas à moi, il est à une personne qui demeure chez moi.

— Et que j’ai mise en fuite ?

— Elle reviendra, si vous consentez à la voir et à l’entendre ; elle désire vous parler ; car depuis hier soir, je lui ai fait comprendre qu’elle n’avait rien de mieux à faire.

— Alors tu as vu ton frère aujourd’hui ?

— Oui, mon oncle. Je sais qu’Henri a surpris quelque chose ici. J’ignore s’il vous l’a dit, j’ignore ce qu’il en pense ; mais moi, je ne veux pas avoir de secrets pour vous, et j’ai dû faire comprendre à la personne qui m’avait confié les siens que je ne voulais pas vous faire de mensonges. Vous venez pour m’interroger, mon oncle, me voilà prête à répondre à toutes vos questions.