Page:Sand - Tour de Percemont.djvu/85

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liette, sa nourrice, qui avait préparé de longue main et réussi à opérer son évasion.

— Qu’est devenue cette femme ?

— Elle ne s’est pas arrêtée chez moi. Elle est de Riom, et s’y est réinstallée avec son mari. C’est une personne qui ne me plaît guère, mais elle vient voir Marie de temps en temps pour lui dire ce que fait sa belle-mère, qu’elle s’est chargée de surveiller.

— Dis-moi ce que Jacques a fait quand ton amie a été installée chez toi ?

— Jacques est revenu deux jours après, et n’a pas vu ma recluse. J’ai été au-devant de lui sur le chemin et je lui ai dit : Tu ne peux pas remettre les pieds chez nous, cela prêterait à la médisance. J’ai chez moi une amie qui ne doit voir personne. Va-t’en coucher à Champgousse. Je te porterai tes affaires demain, et je t’aiderai à t’installer. Tu voulais commencer à bâtir, commence ; ne reviens pas chez nous d’ici à un mois, et garde le secret le plus absolu. Jacques a promis de ne pas chercher à voir mon amie et de ne parler d’elle à personne. Il a tenu parole.

— Tu en es sûre !

— Oui, mon oncle, quand même vous penseriez que je me trompe, reprit Miette avec fermeté ; je sais toutes les légèretés qu’on peut reprocher à mon frère, mais, pour ce qui me concerne, il