Page:Sand - Valentine, CalmannLévy, 1912.djvu/110

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bontés de Valentine fermèrent la bouche à tout commentaire insolent. Qui pouvait ne pas aimer Valentine ? Dans les premiers jours, l’arrivée de Valentin, ce témoignage vivant du déshonneur de sa mère, fit un peu jaser le village et les serviteurs du château. Quelque porté qu’on soit à la bienveillance, on ne renonce pas aisément à une occasion si favorable de blâmer et de médire. Alors on fit attention à tout ; on remarqua les fréquentes visites de Bénédict au château, le genre de vie mystérieux et retiré de madame de Lansac. Quelques vieilles femmes qui, du reste, détestaient cordialement madame de Raimbault, firent observer à leurs voisines, avec un soupir et un clignement d’œil piteux, que les habitudes étaient déjà bien changées au château depuis le départ de la comtesse, et que tout ce qui s’y passait ne lui conviendrait guère si elle pouvait s’en douter. Mais