— Oui, oui, parce que mon courage lui marquera l’amour que j’ai pour mes parents et mes amis ; mais pourquoi n’y a-t-il dans tout cela que moi à qui la peine d’apprendre ne fasse pas grand plaisir ?
— Parce que tu ne réfléchis pas. Tu t’imagines que la paresse te réjouirait ? Tu te trompes bien ! Aussitôt que ce qui nous contente afflige ceux qui nous aiment, nous sommes dans le faux et dans le mal, dans le repentir et le chagrin par conséquent. Comprends-tu cela ? Voyons !
— Oui, je comprends. Alors je serai donc mauvaise, si je suis paresseuse ?
— Oh ! cela, je t’en réponds ! dit Adélaïde avec un accent qui paraissait gros d’allusions intérieures.
Il sembla que l’enfant eût deviné l’objet de ces allusions, car elle reprit après un instant de silence :
— Dis donc, sœur, est-ce que notre amie Alida est mauvaise ?
— Pourquoi le serait-elle ?
— Dame ! elle ne fait rien de la journée, et elle ne se cache pas pour dire qu’elle n’a jamais voulu rien apprendre.
— Elle n’est pas mauvaise pour cela. Il faut croire que ses parents ne tenaient pas à ce qu’elle fût instruite ; mais, puisque tu me parles d’elle, crois-tu qu’elle se plaise beaucoup à ne rien faire ? Il me semble qu’elle s’ennuie souvent.
— Je ne sais pas si elle s’ennuie, mais elle bâille ou pleure toujours. Sais-tu qu’elle n’est pas gaie, notre