Page:Sand - Voyage en Auvergne, paru dans Le Figaro, 04 et 11 août 1888.djvu/25

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j’aime, je serais sans doute plus contente de l’ouvrage de ma mère.


VII

J’avais l’humeur gaie et pourtant rêveuse. Car il y a des contrastes dans tous les caractères et surtout dans le mien. L’expression la plus naturelle à mes traits était la méditation.

Et il y avait, disait-on, dans ce regard distrait, une fixité qui ressemblait à celle du serpent, lorsqu’il fascine sa proie. Du moins c’était la comparaison ampoulée de mes adorateurs de province. Un d’eux surtout s’y laissa prendre, tandis que je lui préférais Colette.


VIII

J’eus dix-sept ans. En vérité, ai-je jamais eu dix-sept ans ? C’est si loin que si l’on ne m’assurait qu’il est une époque dans la vie où personne ne peut passer sans compter dix-sept ans, je croirais que je n’ai jamais vu cette belle saison.