Page:Sand - Évenor et Leucippe, Garnier, 1856, tome 1.djvu/268

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dive, tandis que les sables arides de la grève étaient sillonnés des folles spirales de sa course légère et fantasque au bord des flots. Peut-être les sons lointains de cette voix enivrée d’innocence avaient-ils vibré quelquefois faiblement dans l’air que, sur le revers de la montagne, respirait le solitaire Évenor. Il ne les avait pas distingués des autres souffles de l’universelle harmonie ; mais peut-être leur avait-il dû les rêves confus par lesquels son imagination avait préservé sa raison d’un complet anéantissement.