Page:Sand Musset Decori - Correspondance.djvu/63

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trouverai ta lettre demain à Venise. J’arriverai presque en même temps qu’elle. Ne t’inquiète pas de moi. Je suis forte comme un cheval, mais ne me dis pas d’être gaie et tranquille. Cela ne m’arrivera pas de sitôt. Pauvre ange, comment auras-tu passé cette nuit ? J’espère que la fatigue t’aura forcé de dormir. Sois sage et prudent, et bon comme tu me l’as promis. Écris-moi de toutes les villes où tu coucheras, ou fais-moi au moins écrire par Antonio, si cela t’ennuie. Moi je t’écrirai à Genève ou à Turin, selon la route que tu prendras et dont tu m’informeras, à Milan.

Adieu, adieu, mon ange. Que Dieu te protège, te conduise et te ramène un jour ici, si j’y suis. Dans tous les cas, certes, je te verrai aux vacances. Avec quel bonheur, alors ? Comme nous nous aimerons bien, n’est-ce pas, n’est-ce pas, mon petit frère, mon enfant ? Ah ! qui te soignera, et qui soignerai-je ? Qui aura besoin de moi et de qui voudrai-je prendre soin