J’avais appris seulement que tu avais traversé la ville dans la matinée. J’avais donc pour toutes nouvelles de toi les deux lignes que tu m’as écrites de Padoue et je ne savais que penser. Pagello me disait que certainement au cas où tu serais malade, Antonio nous écrirait, mais je sais que les lettres se perdent ou restent six semaines en route dans ce pays-ci. J’étais au désespoir. Enfin j’ai reçu ta lettre de Genève. Oh ! que je t’en remercie mon enfant ! Qu’elle est bonne et qu’elle m’a fait du bien. Est-ce bien vrai que tu n’es pas malade, que tu es fort, que tu ne souffres pas ? Je crains toujours que par affection, tu ne m’exagères cette bonne santé. Oh ! que Dieu te la donne et te la conserve ! mon cher petit. Cela est aussi nécessaire à ma vie désormais que ton amitié. Sans l’une ou sans l’autre, je ne puis pas espérer un seul beau jour pour moi.
Ne crois pas, ne crois pas, Alfred, que je puisse être heureuse avec la pensée d’avoir