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Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/108

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simplement un fagot d’épines. Là-dessus, Gaspard s’était récrié, admirant l’esprit inventif de mademoiselle Levrault et déplorant la stupidité de la commune.

En se retrouvant vis-à-vis du chemin du diable, Laure s’arrêta pour le reconnaître, et le reconnut en effet. C’était une allée sinueuse, profondément encaissée entre deux collines, et qui serpentait sous un berceau de frênes, comme un méandre de verdure, Laure allait s’éloigner, lorsqu’elle aperçut une petite fille, pieds nus et cheveux en broussailles, qui débouchait précisément par cette allée, en chassant devant elle une vache au poil roux. Une imagination un peu rêveuse aurait cru voir les ombres éplorées de la pastoure dont le vicomte avait raconté le sinistre destin ; mais mademoiselle Levrault n’était pas fille à se laisser prendre à de si poétiques illusions.