Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/138

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brave homme ne pensait pas pouvoir s’y prendre avec trop d’adresse et d’habileté, tant il craignait que sa proie ne lui échappât, Pour préparer les voies et faire un pont d’or au vicomte, il commença par l’entretenir de ses projets avec une apparente bonhomie. C’était son rêve de marier sa fille en Bretagne, et d’acheter une grande propriété dans les environs de la Trélade. Ce pays lui plaisait. Le mari de Laure devait être de noble race ; quant à la fortune, on l’en tenait quitte, et, si pauvre qu’il fût, si délabré que fût son castel, on se faisait fort de relever ses tours et de reconstituer le fief de ses aïeux. De temps en temps, M. Levrault s’interrompait pour demander l’avis de Montflanquin. — Qu’en dites-vous ? — Que vous en semble ? — Monsieur le vicomte, n’ai-je pas raison ? — M. le vicomte écoutait d’un air distrait, hochait la tête, et répondait à