Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/141

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— Vous avez raison, monsieur, je suis forcé de le reconnaître, s’écria-t-il avec un geste de résignation. À votre voix, la lumière est descendue dans mon esprit : je comprends que j’ai failli à tous mes devoirs. Plût à Dieu que je vous eusse rencontré plus tôt ! Éclairé, dirigé par votre haute intelligence, je n’aurais pas consumé dans l’oisiveté les plus belles années de ma jeunesse. À cette heure, il est trop tard. En me ralliant à la branche cadette, j’ai brûlé mes vaisseaux. Je n’aurais qu’un mot à dire pour attirer sur moi les faveurs de la cour ; mais ce mot, je ne le dirai pas.

— Je vous approuve, monsieur le vicomte. Ce n’est pas un Levrault qui vous conseillera jamais une lâcheté. J’apprécie la délicatesse de votre belle âme. Vous ne voulez pas qu’on puisse vous soupçonner de vous être rallié par calcul, dans une arrière-pensée d’intérêt