Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/146

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l’héritage d’un grand nom impose à celui qui le reçoit l’obligation de le transmettre. Écoutez donc ce que vous disent par ma voix les Montflanquin, les Beaudouin et les Lusignan : Vicomte Gaspard, il faut vous marier.

Tout en causant, ils s’étaient dirigés du côté du château et avaient fini par entrer au salon. À ces mots, — il faut vous marier, — Gaspard se laissa tomber dans un fauteuil et cacha, sa tête, entre ses mains. Il demeura longtemps ainsi, pendant que M. Levrault, debout, immobile, les bras croisés sur sa poitrine, le contemplait d’un œil victorieux.

— Je le tiens ! se disait le grand industriel, ivre de bonheur et d’orgueil. — Il est pris ! se disait Gaspard, qui riait dans sa barbe et pétillait de joie.

— Le ciel m’en est témoin, s’écria le vicomte d’une voix étouffée, jamais l’ambition n’eût triomphé dans mon cœur du souvenir