Aller au contenu

Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Gaspard tressaillit et retira sa main, comme s’il eût senti des griffes s’allonger traîtreusement sous le velours et s’enfoncer brusquement dans sa chair.

— Mademoiselle, dit-il après s’être mordu les lèvres jusqu’au sang, je m’éloigne, je vous laisse à vos nouvelles amitiés. Puissiez-vous ne regretter jamais celle que vous venez de traiter si indignement ! Tel est le dernier vœu d’un noble et tendre cœur qui, pour prix de son dévouement, n’aura recueilli que l’ingratitude et l’outrage.

Et il sortit comme un ouragan. Non qu’il abandonnât la partie, notre ami Gaspard n’était pas homme à lâcher ainsi un million de dot ; mais il sentait qu’au point où les choses en étaient arrivées, il fallait frapper un grand coup. Il ne doutait pas que M. Levrault ne le rappelât ou ne fît courir après lui. Il avait besoin de se recueillir, de