Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’après tout, si le duc de Lauzun avait pensé épouser la petite fille d’Henri IV, Étienne Jolibois pouvait bien épouser la fille de M. Levrault. M. Levrault, avec un dédain superbe, lui avait prouvé qu’il se trompait. Étienne Jolibois s’était retiré l’oreille basse, n’espérant guère trouver un jour l’occasion de lui témoigner sa reconnaissance. Maître Jolibois, qui, malgré le caractère officiel dont il était revêtu, n’avait pas encore oublié les espiègleries de la basoche, se frotta les mains en lisant la lettre du beau-père qu’il avait convoité. L’impertinence et la sottise qui respiraient dans cette épître, auraient suffi pour provoquer à la raillerie l’esprit le plus inoffensif. Jeune, gai, goguenard, maître Jolibois saisit avec d’autant plus d’empressement l’occasion qui s’offrait à lui de venger son échec, qu’il pouvait, du même coup, faire une excellente affaire.