Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/209

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ne se possédant plus. Rien n’est-il fait ? rien n’est-il conclu ? Ne me laissez pas dans cette horrible incertitude ; prenez pitié de mes angoisses.

— Avez-vous juré de me rendre fou ? s’écria M. Levrault, qui, en observant les traits bouleversés du tabellion, sentait redoubler sa terreur. À qui en avez-vous ? qu’y a-t-il ? que se passe-t-il ? Comment prendrai-je pitié de vos angoisses, si vous ne commencez par prendre pitié des miennes ? Si vous ne me dites rien, que voulez-vous que je vous dise ?

— C’est juste, repartit Jolibois en se frappant le front. La tête n’y est plus ; on la perdrait à moins. Pardonnez, monsieur, au trouble qui m’agite. Je viens de Nantes. Pour vous sauver, s’il en est encore temps, j’ai fait huit lieues en cinq quarts d’heure. Mon cheval est tombé de fatigue à la grille de