Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/213

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soyez béni ! s’écria Jolibois dans un transport de joie céleste. Vous ayez donné les jambes de la gazelle à la pacifique monture d’un humble notaire de province. Vous m’avez permis d’arriver assez tôt pour sauver l’innocence et déjouer les projets du méchant. Vous avez voulu que je pusse réparer le mal que j’avais fait à mon insu. Vous m’avez éclairé à temps ; vous n’avez pas souffert que la vertu servît au triomphe du vice. Merci, mon Dieu !… ils ne sont pas mariés.

Les mains jointes, les yeux au ciel, maître Jolibois paraissait s’oublier dans une extase religieuse ; M. Levrault le considérait avec stupeur et se demandait si ce diable d’homme avait bien en effet toute sa tête à lui.

— Mon cher monsieur, dit-il enfin en se grattant l’oreille, m’expliquerez-vous ce que tout cela signifie ? Jusqu’à présent, il n’est