Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/245

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n’avez réfléchi que l’azur du matin, fleur d’innocence, de grâce et de beauté, fleur virginale, encore toute baignée des larmes de l’aurore, vous ne savez pas de quels feux dévorants s’embrase le milieu du jour, vous ne pouvez pas savoir ce que la passion déchaîne de tempêtes dans un cœur déjà dévasté. Il y a des âmes chez lesquelles l’amour n’est qu’un filet d’eau claire coulant sans bruit sous un tapis de mousse ; il y en a d’autres, hélas ! où c’est un torrent impétueux, renversant tout sur son passage et creusant son lit dans des ruines. Oui, je vous ai trompée ; oui, je me suis joué de votre crédulité ; oui, j’ai veillé, comme un espion, sur tous vos pas, sur toutes vos démarches. Je me suis abaissé jusqu’au mensonge, moi, vicomte de Montflanquin ! J’étais jaloux de l’air que vous respiriez, des brises qui touchaient vos cheveux, de l’herbe que foulaient vos