Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/261

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voir d’un jour à l’autre la nouvelle que le navire de l’État avait sombré sous les assauts d’un coup de vent révolutionnaire. Ainsi, rien ne manquait à ses tribulations ; tout contribuait à le plonger dans un abîme de tristesse. La république était sa bête noire ; il pensait vaguement à quitter la France, à chercher un coin de terre où sa tête et ses écus fussent à l’abri des vengeances et des appétits populaires. Pour tout dire, M. Levrault ne savait que résoudre ni à quel dessein s’arrêter. Il flottait entre les partis les plus contraires, et, de quelque côté qu’il se tournât, n’apercevait que périls, guet-apens et catastrophes de tout genre. L’expérience qu’il venait de faire avait singulièrement amorti ses feux pour la noblesse. Il ne voyait partout que piéges à millions, traquenards tendus par l’aristocratie pour prendre les grands industriels. La Bretagne n’était plus à ses