Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/276

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salons du noble faubourg, et sentait bien qu’il n’avait chance de percer, de fleurir, qu’aux rayons vivifiants du soleil de la bourgeoisie. D’ailleurs, l’attitude du jeune marquis n’avait rien d’encourageant. Si Gaston en voulait, lui aussi, aux millions du grand industriel, du moins il ne semblait pas disposé à se baisser pour les ramasser. Il laissait à sa mère le soin d’en diriger le siége, trop fier pour monter lui-même à l’assaut, mais bien résolu toutefois à entrer dans la place, aussitôt que les portes en seraient ouvertes. C’était un cœur loyal ; ce n’était pas une âme poétique et rêveuse, entièrement détachée des biens d’ici-bas. Quoique jeune encore il avait déjà mordu aux réalités de la vie. Toute sa jeunesse ne s’était pas écoulée sous le toit de ses pères. Sans mener grand train, il avait vécu à Paris dans un monde élégant, frivole, dissipé, honorable