Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/278

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tard, rêvait pour son fils une mésalliance lucrative qui l’aidât à restaurer la fortune de sa maison et leur permît d’attendre sans trop d’impatience le retour de la légitimité. Mademoiselle Levrault lui était apparue comme la colombe annonçant la fin du déluge. La marquise, qui connaissait tous les visages de la contrée, s’était dit sur-le-champ que cette jeune et gentille amazone, arrêtée dans la cour de son château, ne pouvait être que la fille du grand manufacturier. On devine le reste. À la proposition d’épouser mademoiselle Levrault, Gaston s’était révolté d’abord ; puis il avait hésité ; bref, il avait fini par se soumettre. Ses visites à la Trélade avaient achevé d’irriter en lui les appétits de la richesse. Il n’était pas épris de Laure ; mais il n’est si bon gentilhomme qui n’en arrive aisément à se démontrer à lui-même qu’il peut épouser sans amour une jeune et