Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/280

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détours, il suffisait d’y faire un pas ou deux. Les confidences de Laure avaient complété les observations de la marquise. Dans l’espoir que la noble dame saurait en profiter, la jeune fille lui avait livré charitablement les clés de la place.

Un jour donc qu’elle avait dîné à la Trélade, madame de La Rochelandier s’empara du bras de l’amphytrion, et, sous prétexte de respirer l’air embaumé du soir, l’entraîna doucement au parc. Ce jour-là, Gaston n’avait pas accompagné sa mère ; Laure, un peu souffrante, s’était retirée de bonne heure. La soirée était belle, la brise tiède et parfumée des premières senteurs de l’automne ; mais ce n’était point là ce qui préoccupait la marquise et M. Levrault. Ils avaient gagné, tout en causant, une des allées les plus mystérieuses, et marchaient à pas lents sous un dôme de feuillage que formait une double