Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/315

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— Le monde n’a plus rien qui m’attire, lui disait-elle avec mélancolie. Achever de vieillir en paix au fond de ma vallée solitaire, voilà toute mon ambition. Mes rêves ne vont pas au-delà des horizons qui bornent ces campagnes. Et pourtant je sens que ma présence à Paris ne vous serait pas tout-à-fait inutile, je sens qu’en plus d’une occasion je pourrais vous être de quelque secours. Il y a des instants où ma sollicitude s’effraie, où ma tendresse s’épouvante, des instants où je m’accuse d’égoïsme, où je me demande si ma place n’est pas auprès de vous. Notre adorable fille est bien jeune encore pour s’occuper d’administration domestique, gouverner une maison comme la vôtre et faire avec discernement les honneurs d’un salon où se presseront, où se coudoieront toutes les grandes figures, toutes les sommités de l’époque. Aux prises avec la vie publique,