Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/333

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et ne prenait plus conseil que d’elle-même. Elle gouvernait despotiquement, et, de régente, était passée reine. Elle se fût accommodée d’une cellule, eut vécu heureuse sous un toit de chaume ; en attendant, elle occupait le plus riche appartement du logis. Serviteurs, chevaux et voitures étaient à ses ordres ; elle disposait de tout comme de son bien, usait de tout selon sa fantaisie. C’était elle qui réglait chaque matin le programme de la journée, recevait, rendait les visites, dressait la liste des invitations. Sans être lettré, M. Levrault connaissait la fable de la lice et de sa compagne. Il s’était réjoui d’abord d’avoir tous les jours quinze ou vingt personnes à sa table ; il n’avait pas tardé à reconnaître que le véritable amphitryon n’est pas toujours celui chez qui l’on dîne. Il n’était lui-même qu’un convive de plus ; l’amphitryon, c’était la marquise. Le soir,