Page:Sandeau - Sacs et parchemins.djvu/337

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pleinement par le langage modéré de Gaston, par ses opinions libérales, par la sympathie qu’il montrait en toute occasion pour les jeunes princes de la famille régnante. M. Levrault n’avait pas douté un seul instant que le jeune marquis ne se prêtât docilement à tous ses projets. Gaston n’avait rien promis, mais la marquise avait engagé sa parole, et le fils, en accomplissant la promesse de sa mère, ne réaliserait que le vœu secret de sa conscience ; son intention avait toujours été de se rallier : à cet égard, le grand manufacturier n’avait aucune inquiétude. Chaque fois que, devant son gendre, il avait fait allusion à ses rêves, à ses espérances, Gaston, qui n’était pas dans le secret de l’ambition de son beau-père, avait répondu en souriant, et M. Levrault avait pris son sourire pour un acquiescement. Le digne homme était plein de sécurité ; il aurait eu dans sa poche son